La verrerie est le seul établissement industriel de cette
commune.
Sa construction, au tout début du XXème
siècle modifia complètement la destinée de ce
village paysan...
[ A la fin du XIX siècle, l'Est de la France, riche en sources d'eaux minérales avec Vittel, Contrexéville, Martigny et Plombières, ainsi qu'en brasseries, voit ses besoins en bouteilles croître rapidement . Les industriels se trouvent alors dépendants de verreries dont l'éloignement grève les coûts de transport.
A la fin de l'année 1901 un groupe d'industriels de Nancy et des Vosges mené par Jean Bouloumié, administrateur et directeur de la Société générale des eaux minérales de Vittel, décide de construire une verrerie à Gironcourt. L'usine est implantée à quelques kilomêtres de la sablière de Saint-Menge et de la houillère de Gemmelaincourt, société que les associés absorbe. L' ensemble constitue « Les établissements de Gemmelaincourt et de Gironcourt » ]
[ A son démarrage l'usine compte 3 fours. La première bouteille est soufflée le 3 mars 1903 par Mr LECERF. Chaque équipe produit 600 bouteilles à la journée. Dès le premier semestre, la production atteint 930 000 cols ( en langage verrier : 1 Col = 1 Bouteille ) avec moins de cent ouvriers. La cité a été construite en même temps que l'usine. Elle accueille 36 ménages, la première année le double l'année suivante, venus pour la plupart du Nord, de l'Alsace et de la Loire. ]
{ Puis, de 1904 à 1930, la production ne cessera d'augmenter, pour atteindre les 47 millions de cols annuels en 1930. Ceci grâce à une évolution incessante du matériel et à l'accroissement du personnel, qui s'élève à 710 personnes en 1930. }
[ En 1933, survient la crise économique ; les ventes chutent à 26 000 000 de cols. La verrerie entre dans une période de stagnation due à un contexte économique défavorable. De 1933 à 1936, quelques grèves éclatent. En 1938 la production est sensiblement la même qu'en 1933. Trois fours sont encore en activité avec 6 machines O'NEILL et 4 machines BOUCHER.
En septembre 1939, c'est la mobilisation générale cependant l'usine fonctionne toujours avec des affectés spéciaux jusqu'en juin 1940 où un bombardement italien contribue pour une large part, à l'arrêt total de l'usine. En janvier 1941 après 21 jours de réparation, un four est remis en marche. Une partie de l'usine fonctionne à nouveau mais il fallait du sable et du charbon pour alimenter la verrerie. Le transport fut assuré par le « COUCOU », un petit train que l'on devait parfois pousser dans les montées. Il était escorté de gamins qui rêvaient à des express ou à des rapides, ce train faisait la navette entre l'usine et les mines de Saint Menge ( sable ) et de Gemmelaincourt ( charbon ).
Durant la période de 1939 à 1947 l'usine fût occupée et les activités propres à la verrerie étaient très limitées et ne se traduisent que par une maigre production de bouteilles qui étaient prises par les Allemands et de bocaux , ces bocaux « au chardon » comme on en retrouve parfois de nos jours au fond de nos caves. Les activités annexes étaient par contre, multipliés : - Exploitation des jardins - Chantiers forestiers - Travaux d'entretien dans l'usine - Travaux d'occasion dans la région.
Après la fin de la guerre l'usine va connaître de profonds changements techniques. ]
1956 :<100 millions de cols |
1963 : 175 " " " |
1968 : 460 " " " |
[ En 1972, le four N° 4 est allumé, ce four est le plus grand d'Europe. Il est destiné à une production de bouteilles de bière car l'usine est le principal fournisseur des brasseries du Groupe Kronenbourg ( 2 usines ) et Société Européenne de Brasseries ( 10 usines ). Ce four a une capacité de 200 tonnes de verre par jour et de 700 000 cols par jour. Cette production est assurée par des nouvelles machines I. S. américaines ( Individual Section ) en « Double Gobs » ( 1 ) fabriquent 2 bouteilles à la fois. ]
{ Au cours des années ' 70 et ' 80, la productivité ne cessant d'augmenter permettra une réduction des effectifs alors que la production annuelle continue de progresser : Alors qu'il avait un temps dépassé le millier, le nombre d'employés est redescendu à 715 personnes en 1989, pour un nombre de cols produits de 1.615.000.000 et cela avec trois fours seulement. }
Grâce à de constants efforts de modernisation, cet établissement industriel fut en permanence l'un des plus productifs au monde au cours de ce demi-siècle.
{En 1999 la société B.S.N.
emballage quitte le Groupe DANONE pour devenir BSN GLASSPACK,
appartenant au groupe verrier européen du même
nom.
L'usine de Gironcourt compte désormais environ 450
salariés avec différents horaires et une production
de plus de 2 milliard de bouteilles par an (des petits contenants
de 25 et 33 cl). Cela grâce à des outils performants,
dont d'exceptionnelles machines d'une cadence de 720 bouteilles
à la minute. }
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